Des femmes et des hommes engagés.

Le syndicalisme est d’abord un engagement humain individuel et collectif. L’histoire de l’union locale CGT de Saint-Malo et de la Maison du Peuple en porte le témoignage.

Quelques dates.

  • 1884: la loi autorise la création des syndicats
  • 1886: naissance de la fédération nationale des chambres syndicales
  • 1892: naissance de la fédération des bourses du travail
  • 1895: naissance de la CGT

L’union des syndicats ouvriers.

Dans la région malouine, les ouvriers du port, dockers et charbonniers sont nombreux ainsi que les marins. C’est naturellement autour de ces professions que sera créé le 21 avril 1907, l’union des syndicats ouvriers de la région malouine. C’est Jean Bouteau, installé comme limonadier, qui impulse le mouvement de fédération des syndicats professionnels. Cette année là, des grèves ont lieu chez les dockers et inscrits maritimes. Jean Bouteau sera le premier secrétaire général de l’union syndicale ouvriers et Jean Batas, secrétaire général adjoint.

Jean BATAS, le secrétaire du syndicat du bâtiment, est un des animateurs de la grève qui durera tout le mois d’avril 1908. Un accord sera conclue à la fin de la grève, avec des avantages sérieux, et pour la première fois, à Saint-Malo, 1500 ouvriers manifesteront le 1er Mai.

La Fédération des syndicats ouvriers de la région malouine adhère à la CGT.

Jean Bouteau décède au printemps 1909. Jean Batas est élu secrétaire général de l’union locale CGT. Dès son élection, il propose la construction d’une « Maison du Peuple » et lance une souscription pour le financement. C’est en 1919, qu’à son initiative, sera créée l’association « Maison du Peuple« . Il exercera sa responsabilité jusqu’à la guerre.

Un peu d’histoire

 

Dès 1909, l’Union Locale des syndicats décide de construire une bourse au travail, lieu de réunion des ouvriers, qui prendrait le nom de Maison du Peuple. Ce n’est qu’en 1919, sur les plans de l’architecte des bâtiments communaux de Saint Servan, que démarrent les travaux.

Le projet est constitué de deux corps de bâtiment regroupant sur trois niveaux:

  • des bureaux,
  • des salles de réunions,
  • une salle des fêtes.

Les syndiqué(e)s versent une cotisation pour financer les travaux et en réalisent une partie sur leur temps de loisirs.

La maison du Peuple, inaugurée en 1920, est l’une des rares conservées en Bretagne et constitue selon la DRAC

un véritable lieu de mémoire du mouvement ouvrier et de la vie sociale malouine.

Depuis novembre 2011, le bâtiment est répertorié à l’inventaire des monuments historiques.

L’association, propriétaire du bâtiment tout en continuant, conformément à ses statuts, de mettre les locaux nécessaires à l’activité des syndicats CGT de l’union locale, souhaite en faire un lieu de rencontres, ouvert au public, à l’occasion d’expositions, de conférences et débats.

Des activités plus récréatives et festives pourront également s’y dérouler.

La grande pêche

Un des moteurs de la vie économique locale: 1 marin génère 6 emplois à terre. Saint Malo était un des principaux ports des « Terres Neuvas » avec Fécamp et Bordeaux. Les équipages bordelais étaient recrutés dans le pays malouins.

En 1939, le port arme encore le tiers de la flotte française. Le déclin est amorcé après la guerre avec l’arrivée de nouvelles techniques de pêche et la surgélation.

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Solidarité et Répression: « Le sou du soldat »

Crée par la CGT, il s’agissait de l’envoi au soldat d’une petite somme alimentée par la caisse du « sou du soldat ».
Avant la guerre, 51 camarades, dont J Batas le secrétaire de la CGT Malouine, furent poursuivis et enfermés pour le « sou du soldat » au motif qu’on avait trouvé dans le paquetage d’un conscrit, un mandat de 5 francs signé de Batas.

Le Mary Poppins

En 1975, le libéralisme prôné par le pouvoir en place gagne du terrain. La flotte française n’y échappe pas.
A St Malo, c’est l’affaire du Mary Poppins. Une compagnie maritime étrangère chercher à assurer la liaison St Malo-Plymouth avec un équipage de marins étrangers alors que 1500 marins étaient alors au chômage.
L’action menée par la CGT, entre autre, a fait échouer cette tentative et la Mary Poppins n’a jamais accosté à St Malo.

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La CGT et la vie du port

En 1911, Saint Malo était une ville essentiellement maritime: pêche à la morue, vieille tradition malouine et les activités du port: dockers, charbonniers, construction navale. Les productions de légumes, de pommes de terre et de choux fleurs étaient expédiées vers l’Angleterre. Toutes ces activités occupaient 3000 ouvriers.

Les conditions de travail, très dures, entrainèrent de nombreux et parfois violents conflits sociaux.

En 1911, c’est la longue grève des marins « Terres Neuvas » qui défendent leurs revendications pour la campagne de pêche après la remise en cause de la charte signée en 1910 entre les armements et les représentants des marins.
Après 99 jours de négociations, les armateurs reconnaissent le syndicat et augmentent de 25 francs, les avances.

Les dockers, les charbonniers, les charretiers, les ouvriers des scieries mécaniques revendiquent la journée de 8 heures, la suppression du travail de nuit et des heures supplémentaires. Pour casser le mouvement, les patrons font appel à une organisation parisienne qui envoie sur place 200 briseurs de grève qui multiplieront provocations et incidents pour discréditer le mouvement auprès de la population.

La grève durera 55 jours de septembre à novembre: le mouvement syndical en sortira affaibli.

La galerie photo

La galerie photo évolue avec l’ajout de 3 sections:

  • avant travaux
  • pendant les travaux
  • après les travaux

Bon parcours.